Après celui du 4 février 2021 à Gonia, un autre cas de lynchage d’un présumé voleur non encore identifié s’est produit hier dans la nuit jeudi 11 février 2021, au quartier aussud dans la cour de la mairie, suivi d’une vengeance programmée par ses complices la même nuit.
Le présumé voleur non encore identifié aurait volé une moto de marque TVS star, à l’hôpital régional de n’zérékoré avant d’être vu de loin par le propriétaire qui a crié secours. Pourchassé par d’autres motards et une foule en colère, il a été très vite arrêté, dans la cour de la mairie où il a été bastoné et mis à mort.
Le maire de la commune urbaine Moriba Albert Delamou interrogé sur les cas récurent de lynchage dans sa commune revient sur les circonstances des faits 《hier après les travaux de la session, nous sommes rentrés et j’ai été informé par un des conseillers qu’il y’a un mouvement dans la cours de la mairie, un cas de vol. J’ai tout de suite appelé la gendarmerie et la police pour qu’elles partent voir, mais fort malheureusement, les agents n’ont trouvé que le corps. Ils ont pris le corps et le déposer à la morgue. Et la même nuit 3 hommes cagoulés ont envahit les locaux de la mairie prenant en otage le gardien tout en lui demandant les clés de la grande porte, en disant qu’ils voudraient y accéder. Et comme le gardien ne dispose pas des clés, ils l’ont battu en disant: c’est ici ils ont tué notre collègue, donc nous aussi on va te tuer. Mais Dieu merci, par chance, ils l’ont trimballé au niveau du garage des véhicules, déchirer ses habits, ils l’ont ligoté et le laisser là avec de grosses pierres. J’ai été informé la même nuit par mon secrétaire général, j’ai appelé l’escadron mobile et demander des renforts qui sont venus rester avec le garde jusqu’à ce matin. J’ai donc informé le préfet et instruit à mon secrétaire général d’écrire au commandant de zone militaire pour l’informer de l’insécurité que nous vivons au niveau de la commune. Je condamne ces manières de se rendre justice et nous senbilisons les populations à l’abandon du lynchage.》a instruit le maire de la commune urbaine de n’zérékoré.
Le substitut du procureur du tribunal de première instance de n’zérékoré Marcel malick Oularé a quant à lui fustigé le comportement des populations avant de les appeler à la retenue 《le dernier cas de lynchage remonte au 4 février. Cela veut dire que le phénomène prend une proportion inquiétante. Il faut que tout le monde s’intéresse à ce problème, se poser la question de savoir pourquoi les gens préfèrent se rendre justice malgré l’existence des appareils judiciaire et sécuritaire qui font leur boulot. Nous organisons d’ailleurs le mercredi 17 février ici, une réunion qui concernera tous les acteurs de la scène pénale, les responsables administratifs, les élus locaux, responsables des syndicats, organisations de défense des droits de l’homme… pour discuter de toutes ces questions. Il faut aujourd’hui l’implication de tout le monde, la justice n’est qu’un maillon de l’appareil de lutte contre le banditisme, vous les journalistes aussi, avez quelque chose à faire, c’est grâce à vous la population est informée. Le lynchage est un acte puni par notre loi, c’est une infraction, c’est pourquoi auparavant nous avons eut des procédures contre des citoyens pour coups et blessures, torture et autres. Toi qui a donné la mort à un présumé voleur, tu es sur le même pieds d’égalité que tout autre délinquant qui a tué et qui se trouve en prison. Il appartient seule à la justice de décider du sort de quelqu’un à qui on reproche un fait répréhensible》 a enfin martelé marcel malick Oularé, substitut du procureur de n’zérékoré.
Il faut signaler qu’en une semaines, c’est le deuxième cas de lynchage que voit la ville de n’zérékoré, et ce malgré les sensibilisations des populations à tous les niveaux par les autorités, les chroniqueurs dans les radios. Reste à savoir si l’appel lancé par ces autorités sera entendu pour mettre fin à ces cas de lynchage.
Paul Tchunguia pour guineeconstat.com